Abdelkrim Tabbal |
Comme nous avons ri, les jours passés et nous continuons à rire, nous rions Nous ne savons pas comment nous allons pleurer comment pourraient être des funérailles dans ce pays en larmes Nous rions, rions Nous marchons dans la rue et voilà que la rue est un cercueil Nous contemplons les arbres arrêtés dans la rue les arbres sont des potences d'où nous pendons morts Nous regardons les pluies qui tombent sur le cour les pluies sont les larmes de tous les tués Nous rions, rions Nous scrutons nos visages nous riant au nez et nous ne les reconnaissons pas même dans le futur Nous rions, rions Nous nous attablons au café et voici que le café est une tombe Nous buvons le verre de café, le café est du sang Nous observons le serveur, c'est un tortionnaire Nous regardons la cuiller plongée dans le verre la cuiller est un micro Nous rions, rions jusqu'à te que la tête se détache du corps que toutes nos dents tombent nos mâchoires pourrissent Nous rions, rions jusqu'à ce que nos yeux déversent leur plein de larmes que les larmes deviennent mer que les vagues nous emportent vers le fond |
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Abdelkrim Tabbal (1931 - ?) |
Portrait de Abdelkrim Tabbal |