Abdellatif Laâbi |
Tu es venue au plus fort de la tourmente Tu t'es avancée vers la grille nos sourires nos paroles de bienvenue s'entremêlèrent deux torches tournoyant dans la nuit dessinant des croix des spirales de beaux huit évanescents puis des soleils se levèrent en nous venus darchipels disparus ou inconnus et que nous avons hélés reconnus dans cette longue traversée où se rassemblait notre face humaine Tu me parlais et un nouveau battement se mit à cogner dans ma poitrine cherchant à s'harmoniser avec le mien qui saisit son rythme battit sur le même ton se confondit avec lui l'intensifia Tu me parlais mais c'était un murmure qui resurgissait de ces matins de plénitude où tes yeux interpellaient le printemps qui accourait en refrains et fragrances s'enrouler autour de ta taille Tu me parlais et ta main étendue sur la grille renaissait dans ma main d'abord une tiédeur une simple pression puis la paume, des doigts véritables qui s'ajustaient aux miens Tu me parlais et je devais te répondre mais qui parlait à qui ? Notre dialogue avait la voix indivisible de la tendresse Nous parlions nous nous arrêtions pour que nos yeux ratifient nos paroles les fassent reluire de caresses Les grilles disparaissaient le toit volait comme par enchantement nous étions loin, loin de l'arène encerclée et derrière nous filaient les traînées de ces soleils de ces fruits de liberté cueillis à l'arbre de notre accord |
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Abdellatif Laâbi (1942 - ?) |
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Portrait de Abdellatif Laâbi | |||||||||