Abraham de Vermeil |
Si mon ame est de feu, pourquoi n'est-elle esteincte Par tant et tant de flots qui coulent de mes yeux ? On te fait trop de tort, Ode * audacieux, De noyer dans la mer ton corps, ton cour, ta feincte. Et si l'ame est l'accord de ceste masse estreincte Par les liens puissans qui flottent soubs les deux, Galien di pourquoi tant d'objects soucieux Discordans dedans moi ne l'ont encor desceinte ? Mais l'ame est sans douter l'amome Assyrien **, C'est l'image naïf de nostre plus grand bien, C'est le souffle immortel de la forme des formes : Pourquoy te crains-je donc si je suis immortel, O Amour, qui n'es rien qu'un appétit mortel, Diffamant les amants de cent playes difformes ? |
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Abraham de Vermeil (1555 - 1620) |
Portrait de Abraham de Vermeil |