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Abraham de Vermeil



Xxxviii - Poéme


Poéme / Poémes d'Abraham de Vermeil





Qu'inférez-vous ', menteurs, par vos beaux arguments,

Que toutes choses sont un seul être immobile ?
Vous n'avez fondement qui ne soit trop débile,
La nature le montre avec ses mouvements.

Et puisque le chaos reçoit les ornements

Qui donnent l'être heureux à sa masse infertile,

Ornements différents, quelle règle subtile

Peut établir le fond de vos enseignements ?



Mais dites-moi pourquoi ores feu, ores glace,
J'éprouve ores la paix et ores la menace,
Si tout est immobil comme ma loyauté?

Et si l'être n'est qu'un, que ne suis-je en ma belle,
Et ma rebelle en moi, en essence éternelle,
Toute unique en amour, toute unique en beauté ?

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Abraham de Vermeil
(1555 - 1620)
Portrait de Abraham de Vermeil
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