Adrien de Gadou |
Naissance: 1550 Décès: 1600 La poésie occupa une grande partie des jours d'Adrian de Gadou. C'était un gentilhomme, Seigneur du Saussay, près de Chateauneuf-en-Thimerais. Il était né dans cette petite province, et peut-être à Chateauneuf même. Profitant de son loisir, il voulut voir l'Italie, et fit quelques séjours à Rome. Sa curiosité n'y fut pas satisfaite. (« Rome qui fus dans Rome et sans ses habitons / En lieu d'avoir mes yeux satisfaits et contens/ Qui ont tant désiré de vous voir cette grâce,/Ne voyant plus de vous qu'un peu d'ombre et de trace, / Qui fustes autrefois terre et mer surmontons, / En lieu de rafraichir mon corps de tant de peines /Que, pour venir icy, j'ay eu par monts et plaines /Mon cour pour vostre estât est saisi de douleur. ») Les troubles agitaient la France quand il la quitta : il trouva que la discorde régnait aussi en Italie quand il y fit son entrée. Ainsi ne pouvant y jouir de la tranquillité qu'il désirait, et n'y voyant point les agréments qu'il était venu y chercher, il revint en France et se retira au Saussay, où l'on croit qu'il mourut. La poésie qui l'avait amusé dans sa première jeunesse, et désennuyé durant son séjour à Rome, fut encore une des occupations de sa retraite. ADRIAN DE GADOU, Seigneur de Saussay, de Thimerais, pays Chartrain, a écrit en vers Français, Les Paysages contenant 19 Odes, dont la 7. est un Dialogue du Papillon, & de l'auteur. La Tourterelle. À la Caille. Au Lierre. À l'Olivier. Au Serpent. Aux Grenouilles. À la plaine. Aux mouches à miel. Les fourmis. Le ver. Plus, le Songe du Saussay : sur le trépas du sieur de la Fontaine la Guion, Capitaine de cinquante lances de sa majesté. [Impr. à Paris in 4° par Gabriel Buon, 1573.] La Marguerite, autrement la jeunesse dudit auteur, contenant 39 Sonnets. Plus, l'Hermitage du même auteur, contenant 12 Sonnets. Répréhension notable pour ce temps de Veturie, dame Romaine à son fils Coriolan, tenant Rome assiégée. Autres Sonnets de l'auteur, faits à Rome. [Le tout impr. à Paris in 4° par Jean Mettayer & Mathurin Challange, 1574.] Aux Sonnets de l'auteur faits à Rome : Rome, qui fus sans Rome, et sans ses habitants : Habitants, qui de Rome avez fondé la place : Place dont à l'entour Rome accrut son espace : Espace, où était Rome, et le monde, en un temps, En lieu d'avoir mes yeux satisfaits, et contents Qui tant ont désiré, de vous voir, cette grâce: Ne voyant plus de vous qu'un peu d'ombre, et de trace, Qui fûtes autrefois terre, et mer surmontant, En lieu de rafraîchir mon corps de tant de peines Que pour venir ici, j'ai eu, par monts, et plaines, Mon cour, pour votre état, est saisi de douleurs, Doutant (ainsi qu'à vous) que civile discorde, File pour mon pays une secrète corde, Dont elle attache, un jour, notre aise à vos malheurs. |
Adrien de Gadou (1550 - 1600) |
Portrait de Adrien de Gadou |