Ahmed Mejjati |
Quand le jour s'évanouit les choses, les avenues de la ville me déconcertent Je campe au fond du verre et convertis mon fantôme en miroirs Au royaume des nus, je danse et prise par-dessus tout les lubies les caprices princiers Je m'embarque dans l'indigence de l'instant me réconcilie avec l'existant le possible et l'impossible Je quitte le cercle du refus et de la question J'observe les pluies qui sèchent en moi au fin fond La coupe m'est aisée non l'expression mais je dis : J'ai bu mon verre buvez donc ô mers ! Plus qu'une heure, et la ville enlèvera ses habits et poindra le jour Avant de tremper dans la clarté le mirage du doute et de la certitude je fais fête au rire des ivrognes dans le dos de l'instant décrépit et des minutes vierges, puis je dis : Ô terre, avale ton eau sinon noie-toi dans le sang les corps déchiquetés et les gémissements Au dernier instant quand la nuit s'effrite et tousse comme un aveugle l'aube refuse de me laver et le nuage de me boire Je reste derrière l'épée et le turban étendu sur le sable sans tombe ni résurrection |
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Ahmed Mejjati (1936 - 1995) |
Portrait de Ahmed Mejjati |