Alain Breton |
Elle sort sous un ciel blanc Pour ramasser, dit-elle Des feuilles dans le jardin On entend le vent traverser la forêt Et son étoile y élut domicile Elle parle dans la forêt Elle passe avec ses lèvres Dans les bois profonds Et la forêt s'enflamme Ce que nous perdons Nous le gagnons Ce que nous taisons Parle pour nous Cette blessure Augmente notre sang Je vous écris ceci du cour même de l'orage Dans un éclair de raison Ô pressentie Venant dans la forêt L'ombre reculée Peu à peu s'efface Dans le bleu de la rivière Mon amour, mon étoile Mon feu de bois au bord de la rivière Ma gratitude, ma pluie de printemps Dans une nuit brisée L'orage seul entendra mon fracas Il ne saisit rien Mais creuse ses décombres À mesure qu'il se traverse Celui qui écrit habite le monde En nomade Et ne saisissant rien Il est saisi Parole dite n'inscrit que perte Mais le corps est léger L'air, la lumière chutant À travers les arbres Seule l'éclipsé verra Leur rachat II regarde l'immobile Le ciel épars vers l'ouest La distance où elle est N'abolit pas la synchronicité Il n'y a d'absence Que de soi à l'autre Comme une pureté Une respiration bleue Tout énoncé à l'aube Précédé de ses scolies Nous avons su que la beauté N'était point imaginée Elle qui vient, traverse La parole suffoquée |
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Alain Breton (1956 - ?) |
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Portrait de Alain Breton | |||||||||