Alain Jouffroy |
I Ne trouve pas ton destin dans ta poche C'est toujours ailleurs qu'il faut chercher son lieu II En moi quelque chose du furet Ne se solidarise pas La migraine double le poids de mon casque Mon vrai bataillon est une futaie lancéolée Et la bataille - soleil sous le couvert - aveugle Celui à qui les nuits polaires sont familières Les dés ont été mal jetés dans nos tètes La locomotive sur laquelle je travaille Ne me fait pas avancer Les flammes la fumée des hauts fourneaux Remplissent mes reins de colère Je suis raidi par l'Ophélie de la guerre Mais je tape toujours à côté III « Vous - là-bas - devant la table rouge « Idiot « Ne voyez-vous pas que vous mitraillez « Les trois tilleuls du fond ? » Non Je suis jeté fourbu hors du peloton Mes guêtres sont mal attachées Les boutons d'or irisent une seconde mes sourcils Je halète Le chef de file me tourne le dos S'enfonce dans l'ombre bleue des premiers sapins Et me laisse intact - ahuri Au centre oublié de la lumière Il m'est arrivé ainsi de tuer des oiseaux Que des soldats ont ensuite mangé sur mon dos IV Je ne me suis pas encore délivré Du parfum prophétique de ces journées J'ai pourtant traversé des sous-bois Illuminés Croisé bien des visages porteurs De pays où je n'irai jamais Soir et matin engrenés Aux avant-postes de la terre Encore des antennes Encore des cris Et plus loin surtout - des ultra-signes... |
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Alain Jouffroy (1928 - ?) |
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Portrait de Alain Jouffroy | |||||||||
Bibliographie |
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