Alain Jouffroy |
1 Grande barrière muette Qui ose vous franchir aujourd'hui On a beau se déchaîner sous le couven des vagues Le cour n'y est pas Les mains trop immobiles On recherche partout les raisons d'une halte Les sentiments s'effritent dans le noir Goutte à goutte Demain ce sera la hargne rieuse Nul téléphone ne pourra traverser ce silence Le déjeuner du matin perpétuera la goinfrerie d'un survivant 2 Un troupeau d'éléphants me surpeuple Envie d'avaler l'océan Envie d'avaler la mort Envies archéologues Ma volonté en forme de gueule de pierre Pourquoi rester enfant sur le seuil La vraie vue on l'acquiert à l'intérieur Le dedans du monde serre les dents C'est en se jetant hors de sa bouche qu'on l'entend Allez fainéants de week-end Allez, debout La terre réclame son volcan 3 Un rien me terre sous la pieuvre Une poussière de rancour tombe sur mes cils Déjà l'univers me glace On me dit Vous énervez les gens Oui - La mort aussi On me dit Le gris sera votre seul bien Oui - Griserie On me dit Les jeux sont faits Non -Je démens formellement cette blague La roulette elle-même est châtrée Toute élégance a ses mites La mienne est contraire à la porcelaine Je nie la marée mais la mer me supporte La barque de ma vie s'est retournée 4 Votre vérité est un coup du sort Ne diminuez jamais l'intensité du flux Augmentez-vous Tout vous est bon Ne croyez pas à l'Histoire Ne respectez aucune gloire Votre rire est à ce prix Mais dans ce sourire nulle sagesse Nulle mesure dans vos gestes Que la terreur vous soit familière Soyez méchant dans votre amour Allez trop loin L'indécence est votre seule grandiloquence 5 C'est votre voix cintre de chair C'est cette erreur ce privilège et ce besoin Rien d'autre ne les remplace Rien d'autre ne les soumet C'est votre urgence C'est ce qui soulève C'est ce qui met hors du monde N'hésitez pas L'ascension la mort tout se décide à cet instant Ceux qui tournent la tête comme un refus Évitez-les Vous êtes seul à pouvoir jeter leurs dés 6 Liberté à trois milliards de têtes L'univers n'est pas ton professeur 7 pourquoi projeter sa colère au-dessus des pages raz-de-marée muet stoppé par un vent toujours contraire peut-être un homme surgira-t-il un balanceur de béquilles sur le seuil je lui dirai Vous êtes ma conscience - et le tour sera joué avoir été une île ne contente pas le continent je dirai plus tard j'ai CRIÉ mais jamais un mot jamais un cri jamais mille mots jamais mille cris ne suffiront à faire déborder la coupe avare du poème haute couronne hystérique sur l'autel de la journée |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Alain Jouffroy (1928 - ?) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Alain Jouffroy | |||||||||
Bibliographie |
|||||||||