Alfred de Musset |
Fut-il jamais douceur de cour pareille À voir Manon dans mes bras sommeiller? Son front coquet parfume l'oreiller; Dans son beau sein j'entends son cour qui veille. Un songe passe, et s'en vient l'égayer. Ainsi s'endort une fleur d'églantier, Dans son calice enfermant une abeille. Moi, je la berce; un plus charmant métier Fut-il jamais? Mais le jour vient, et l'Aurore vermeille Effeuille au vent son bouquet printanier. Le peigne en main et la perle à l'oreille, À son miroir Manon court m'oublier. Hélas! l'amour sans lendemain ni veille Fut-il jamais ? |
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Alfred de Musset (1810 - 1857) |
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Portrait de Alfred de Musset | |||||||||
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