André Breton |
Mes malles n'ont plus de poids les étiquettes sont des lueurs courant sur une mare Sera-ce assez que tout pour cette contrée où mène bien après sa mise au rebut la diligence de nuit Toute en cristal noir le long des meules tournant de cailles Château qui tremble et j'en jure que vient de poser devant moi un éclair Lieu frustré de tout ce qui pourrait le rendre habitable Je ne vois qu'étroits couloirs enchevêtrés Escaliers à vis Seulement au haut de la tour de guet Éclate l'air taillé en rose Bannie superstitieusement la place primitive d'une brassée de joncs pour s'étendre L'architecte fou de ce qui restait d'espace libre Semble avoir rêvé un garage pour mille tables rondes A chacune d'elles sont présumés souper au caviar au Champagne Avec moi des bustes de cire plus beaux les uns que les autres mais parmi eux méconnaissable s'est glissé un buste vivant Bustes car il n'y a qu'une nappe à reflets changeants pour toutes les tables Assez lacunaire pour emprisonner la taille de toutes ces femmes fausses et vraies Tout ce qui est ou manque d'être au-dessous de la nappe se dérobe dans la musique Oracle attendu de la navette d'un soulier Plus brillant qu'un poisson jeté dans l'herbe Ou d'un mollet qui fait un bouquet des lampes de mineur Ou du genou qui lance un volant dans mon cour Ou d'une bouche qui penche qui penche à verser son parfum Ou d'une main d'abord un peu en marge à l'instant même où il apparaît qu'elle n'évite pas un rapport d'ailes avec ma main 0 ménisques Au-delà de tous les présents permis et défendus A dos d'éléphants ces piliers qui s'amincissent jusqu'au fil de soie dans les grottes Ménisques adorable rideau de tangence quand la vie n'est plus qu'une aigrette qui boit Et dis-toi qu'aussi bien je ne te verrai plus |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
André Breton (1896 - 1966) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de André Breton | |||||||||
La vie et l'ouvre d'andré bretonAndré Breton est né le 18 février 1896, à Tinchebray (Orne). En 1913, alors qu'il suit les cours du P.C.B. à Paris, il rencontre Paul Valéry, qui restera pour lui l'auteur de Monsieur Teste. Affecté en 1916 au service de santé à Nantes, il y trouve un étrange patient, Jacques Vaché, dont l'humour et le détachement singuliers le fascinent, comme à la même époque le fascinent la poésie de Rimbaud (e Essais, études et témoignages |
|||||||||