André Mage de Fiefmelin |
Comme un navire en mer au fort de la tourmente, Prêt à choquer les rocs par les vents agité, Sitôt qu'un feu de joie a montré sa clarté, L'air se tait, l'eau se calme, et l'orage s'absente, La nef sans peur recourt sur sa première sente Au rivage étranger qu'elle avait écarté, Fait voile assurément, mire son nord quitté, Et selon son dessein surgit au port contente, Mon âme ainsi, battue et des vagues d'ennui Et des rocs du malheur, périssait aujourd'hui Au gouffre de ses maux, sans la faveur divine. Ton oil, mon feu de joie, ô Dieu, m'a secouru, Et ta main m'a d'enfer demi-mort recouru : Ainsi vit qui en temps sent ta grâce bénigne*. |
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André Mage de Fiefmelin (1560 - 1603) |
Portrait de André Mage de Fiefmelin |