André Mage de Fiefmelin |
S'il n'y a point d'amour si grand que de soy-mesme, Vray Narcisse je m'ayme entre tous grandement : Et si n'ay toutesfois d'ennemy s'animant Plus que moy contre moy qui, pour me hayr, m'ayme. Ce qu'ore à mort je hai, tost d'un désir extresme Je me l'affectionne : et mon vouloir, s'armant Contre moy, n'obéit qu'en son commencement : Et vainqueur de vaincu, ce dernier vient supresme. D'un non-voulant ouy j'espouse la vertu : Quand d'un voulant Nenny contraint, j'ay combattu Le vice, et sur mes sens mis la raison à force. Je ne cours pas au bien, je m'y traisne à lent pas : Mais le mal qui m'atteinct sur moy ne règne pas : En moy je-ne-scay-quoy plus grand que moy le force. |
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André Mage de Fiefmelin (1560 - 1603) |
Portrait de André Mage de Fiefmelin |