André Pieyre de Mandiargues |
Il neige elles s'en rient Elles se rient de tout De l'hiver d'être nues De la nuit et des hommes Du bouc noir des sapins Du vent et de leur maître. Le feu peint leur lit froid D'aras et de chimères Aux gorges étincelantes Et dans leurs yeux se battent Faisans geais colibris. La parure incontestable De beaux jours qui s'amenuisent En éclats d'une gaieté folle En duvets jetés aux frimas Pour le plus vain des sacrifices S'il n'est temps que d'être perdues. Si leur lit est un champ de défaite Si les draps rompus sont à bas Aux pieds de cet homme sans âge Sans amitié ni pardon Bloc de pierre erratique Qu'un glacier laissa dans la chambre. Soumise à tout par sa fierté L'une se feint indifférente Mais déjà l'autre s'émerveille Rosit sans cesser d'être blanche Comme un petit harfang des neiges Pris aux filets de l'oiseleur. Sait-il bien qu'elle est la plus jeune Et que son plumage est si tendre Qu'un trait de sang le ruinera ? Mais le bûcher s'est mis de la partie Le roc se fend la chambre s'illumine Le jeu bourru va bientôt s'achever En chaude ondée de rubis et de nacre. |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
André Pieyre de Mandiargues (1909 - 1991) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de André Pieyre de Mandiargues | |||||||||