André Velter |
Du temps a passé sur les braises et les On a remis les dieux aux calendes sans penser qu'ils n'étaient que flambeaux pour irriter le vide. Mortelle éternité on dirait qu'il manque des statues et des temples où jeter les fleurs coupées, on dirait qu'il manque une peur. Où aller? Désir violent et douloureux de déserter, d'atteindre une mémoire blanche. Comme suis saturé d'urgence je me tue à tuer le temps à cramer cartes ou gants dans le cendrier de la chance. Je voudrais vivre à l'heure du feu sans secret ni attente-être tout entier dans l'éphémère qui brûle son linceul de mystère... C'était dans une ombre factice, la lumière était électrique et les regards changeaient de monde. On avait vu des hécatombes. Mortelle éternité on dirait que rien n'est dit par la bouche d'une fée de chair et de sens, que rien ne s'écrit en plénitude à l'égal du mouvement des mers ou de la fugue des vents ou d'une musique bleue. Y a-t-il une limite pour qui refuse les enclos et les fins? Une nasse pour qui remonte aux sources en chaque goutte de rosée? Violence de roc dans le poing à fendre la peau et l'âme en attente d'un sang fou, d'un feu de vieil oubli. Le ciel s'en va comme une aile qui bat les oiseaux font silence et tu cries dans un creux de lumière tandis qu'il est trop tard pour cracher aux pieds de l'éternel. |
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André Velter (1945 - ?) |
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Portrait de André Velter | |||||||||
BibliographieAndré Velter est un grand poète français. Directeur de la collection Poésie/Gallimard, ses chroniques littéraires dans Le Monde s'attachent surtout à l'Orient. Toute son ouvre poétique est vouée au souffle, à la révolte, à l'amour sauvage, à la jubilation physique et mentale. Résolument attaché à la voix haute , il tente d'inventer une oralité nouvelle, créant régulièrement avec comédiens et musi |
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