wikipoemes
paul-verlaine

Paul Verlaine

alain-bosquet

Alain Bosquet

jules-laforgue

Jules Laforgue

jacques-prevert

Jacques Prévert

pierre-reverdy

Pierre Reverdy

max-jacob

Max Jacob

clement-marot

Clément Marot

aime-cesaire

Aimé Césaire

henri-michaux

Henri Michaux

victor-hugo

Victor Hugo

robert-desnos

Robert Desnos

blaise-cendrars

Blaise Cendrars

rene-char

René Char

charles-baudelaire

Charles Baudelaire

georges-mogin

Georges Mogin

andree-chedid

Andrée Chedid

guillaume-apollinaire

Guillaume Apollinaire

Louis Aragon

arthur-rimbaud

Arthur Rimbaud

francis-jammes

Francis Jammes


Devenir membre
 
 
auteurs essais
 

Anna de Noailles



Il n'est pas un instant. .. - Poéme


Poéme / Poémes d'Anna de Noailles





Il n'est pas un instant où près de toi couchée

Dans la tombe ouverte d'un lit,
Je n'évoque le jour où ton âme arrachée

Livrera ton corps à l'oubli.



Se peut-il que se rompe une veine qui porte
Un même sang parmi deux corps,

Et que l'un des deux reste au moment que la porte
Se ferme sur celui qui sort ?

Qu'advient-il de celui que le destin néglige,



De celui qu'on nomme vivant ?
Attend-il que la plaie à son côté se fige ?

De quel fiel va-t-il s'abreuvant ?

-
Que valent donc les mots, les larmes, les caresses,



Le féroce accaparement
D'un corps par l'autre corps, si ces promesses cessent
Au terrible et dernier moment ?

Qu'avons-nous souhaité dans le plaisir, cher être,



Si ce n'est d'être tour à tour
Celui qui meurt, celui qui voit l'autre renaître,

Celui qui l'assiste d'amour ?



Quand ma main sur ton cour pieusement écoute

S'apaiser le feu du combat,
Et que ton sang reprend paisiblement sa route,



Et que tu respires plus bas,

Quand, lassés de l'immense et mouvante folie

Qui rend les esprits dévorants,
Nous gisons, rapprochés par la langueur qui lie



Le veilleur las et le mourant,

Je songe qu'il serait juste, propice et tendre

D'expirer dans ce calme instant
Où, soi-même, on ne peut rien sentir, rien entendre



Que la paix de son cour content.

Ainsi l'on nous mettrait ensemble dans la terre,

Où, seule, j'eus si peur d'aller ;
La tombe me serait un moins sombre mystère



Que vivre seule et t'appeler.

Et je me réjouirais d'être un repas funèbre
Et d'héberger la mort qui se nourrit de nous,
Si je sentais encor, dans ce lit des ténèbres,
L'emmêlement de nos genoux...

Contact - Membres - Conditions d'utilisation

© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.

Anna de Noailles
(1876 - 1933)
 
  Anna de Noailles - Portrait  
 
Portrait de Anna de Noailles

Biographie

Anna-Elisabeth Bassaraba de Brancovan naît â Paris le 15 novembre 1876. Elle est fille du prince Gregoire Bassaraba de Brancovan et de Ralouka Musurus, issue d'une familie grecque illustre.
Elle passe une enfance heureuse, notamment â Amphion, la propriete familiale dont le parc borde le lac Leman, et oii elle decouvre l'ivresse de la narure. Anna a un frere, Constantin, et une sceur, Helen

mobile-img