Anna de Noailles |
Le jour tremble et s'éteint, mais le cercle du ciel, Les feuillages nattés, les voûtes odorantes, Les duvets des oiseaux pleins de brises errantes Sont encor chauds de vous, soleil torrentiel ! Le soir est un moment de candide accalmie, Il attend sans avoir souci de son destin. Puis un astre apparaît, ô nocturne matin, Est-ce le soleil mort, ou la lune endormie ? Enfin l'ombre se fait en augmentant toujours. Je ne vois plus glisser sur mon heureux visage Les mouvements, les cris, les pas du paysage, Et l'uniforme nuit m'enferme dans ses tours. Mais alors c'est de moi que monte et que s'élance Un univers plus beau, plus plein de passion, Je suis le sol, la flamme et l'orchestration, Je foule l'infini, j'embrase le silence, Et mon cour est unique, universel, puissant, Mon esprit est ouvert comme, une immense porte, Je m'attendris, je meurs, je m'exalte, je porte Quelque chose, ce soir, de divin dans mon sang... |
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Anna de Noailles (1876 - 1933) |
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Portrait de Anna de Noailles | |||||||||
BiographieAnna-Elisabeth Bassaraba de Brancovan naît â Paris le 15 novembre 1876. Elle est fille du prince Gregoire Bassaraba de Brancovan et de Ralouka Musurus, issue d'une familie grecque illustre. Elle passe une enfance heureuse, notamment â Amphion, la propriete familiale dont le parc borde le lac Leman, et oii elle decouvre l'ivresse de la narure. Anna a un frere, Constantin, et une sceur, Helen |
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