Anna de Noailles |
Vous emplissez ma vie et vous êtes ailleurs, Votre esprit loin du mien voit se lever l'aurore ; Vous êtes tout mêlé au monde extérieur, Quand je ne l'entends plus, votre voix parle encore. Mon cour à votre cour toujours communicant, Se représente avec un dévorant délice Le pain qui vous nourrit, l'eau vous désaltérant, L'air que vous respirez, et qui seul m'est propice. Mon cour toujours tendu et prolongé vers vous Ressemble par l'effort à ces rades marines Qui jettent sur les flots un bras triste et jaloux Vers les dansants vaisseaux qu'entraînent les ondines. - Tu vis, et c'est cela ton radieux péché ! Je le sens bien, ta vie est la cible éclatante Que vise mon angoisse avide et haletante ; Je rêve d'un désert où ton doux front, penché, Souffrirait avec moi la soif et la famine... - O mon cher diamant, je suis la sombre mine Qui souhaite garder ton noble éclat caché ! Est-ce donc pour mourir que je t'ai recherché ? |
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Anna de Noailles (1876 - 1933) |
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Portrait de Anna de Noailles | |||||||||
BiographieAnna-Elisabeth Bassaraba de Brancovan naît â Paris le 15 novembre 1876. Elle est fille du prince Gregoire Bassaraba de Brancovan et de Ralouka Musurus, issue d'une familie grecque illustre. Elle passe une enfance heureuse, notamment â Amphion, la propriete familiale dont le parc borde le lac Leman, et oii elle decouvre l'ivresse de la narure. Anna a un frere, Constantin, et une sceur, Helen |
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