Anne Perrier |
Si j'ai pesé Rien que du poids d'un oiseau Sur le flot noir de ta mort Quelle tristesse sans repos Comme on est près Comme on est loin De voir le fond de l'eau Dans ton abîme La plus brûlante étoile Te glaçait La joie entrait en prison La douceur se jetait sur toi Comme une louve Mais tu disais que ma voix te gardait Comme l'aile d'un ange Tu me disais qu'entre les pierres L'herbe stérile se couvrait De papillons mûrs De l'incommunicable Plainte, de l'épouvante sans visage Dont tu cherchais le nom Ineffable Je n'ose m'approcher sinon Par le bas de la page Indigne et demandant pardon Tu fus si digne Pauvre de tout au monde Hors la douleur Ta voix même te fut ravie Qui était le tilleul en fleurs Qui était l'oiseau-lyre Qui fut la sour Au fond de la nuit La misère de chaque jour Tu la prenais en toi Comme l'hostie Le temps passa Doux déchirant La mort était là Emondant Le cour et creusant à l'avance L'absence La cage pour toi s'est ouverte Tu as volé jusqu'au cour de la nuit Cendres phosphorescentes limaille Illuminée rubis éternel rubis Sur l'herbe de minuit Mais n'est-ce à moi qu'en partant tu laissas L'inguérissable blessure de vivre Et pourtant ne serait-ce là Notre plus beau chemin Je ne veux rien Qu'on me laisse les ronces les épines Le silence sans lignes Où tu trouvais les mots Qui lavent la terre |
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Anne Perrier (1922 - ?) |
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Portrait de Anne Perrier | |||||||||