Antoine de Cournand |
Loin des plaisirs que poursuit la folie, Quand le soleil a fait place à la nuit, Seul confident de ma mélancolie, Le sombre Young est l'astre qui me luit. Parmi les morts, pensif et solitaire, J'erre avec lui ; tandis qu'au haut des cieux Phébé répand sa tremblante lumière. Du rossignol les sons mélodieux. Sa douce voix, si plaintive et si tendre, Me touche moins que les vers sérieux, Que les sanglots de l'ami de Philandrc : J'aime les pleurs qui remplissent mes yeux. Eh ! d'où vient donc ce charme que j'éprouve ? Avec Young, hélas ! je me retrouve Faible, sensible, et surtout malheureux. Vain Lorenzo! vous condamnez mes larmes-'. Ah ! j'ai donc tort, quand, sur un ton nouveau. Je vous invite à chanter le tombeau, Le temps qui fuit, la vie et ses alarmes, Et les forfaits dont gémit l'univers Et les tourments réservés aux pervers, Graves objets, que ma muse préfère Aux riens brillants d'un poète vulgaire. Mais si le sombre a pour moi des attraits Aux malheureux si mes chants peuvent plaire, Vous, des amours favoris indiscrets. Gardez pour vous les myrtes de Cyrhère, Et, par pitié, laissez-moi les cyprès. |
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Antoine de Cournand (1742 - 1814) |
Portrait de Antoine de Cournand |