Antoine de Nervèze |
Comme on voit le soleil par sa réflexion Attirer les vapeurs des eaux et de la terre, Et former, tout soudain, un nuage qui erre Parmi l'air appelé moyenne région. Et puis comme l'ardeur de son puissant rayon Engrosse la nuée, elle enfante un tonnerre, Par le chaud et le froid qui se livrent la guerre, Et font tomber la pluie après cette action. De même ce bel oil, ce soleil de notre âge, Des vapeurs de mon deuil engendra le nuage Qui me couvrit le jour que je fis mes adieux, Le chaud de mon amour et le froid de ma crainte Se choquant dans mon cour firent tonner ma plainte Et les pluies après tombèrent de mes yeux. |
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Antoine de Nervèze (1570 - 1622) |
Portrait de Antoine de Nervèze |