Antoine Favre |
Mon aage ainsi que vent d'heure en heures s'envole, Ou comme la fumée qui se dissipe au vent, Ou comme d'un oyseau, qui gaigne le devant, L'ombre sans yeux, sans pieds, sans air, sans aisles vole. Ou comme un trait : qui fend la campagne d'Aeole, Ou comme l'eau, qui va la mer mesme bravant, Ou comme une vapeur sur les eaux s'eslevant, Ou d'un songe frivol l'ombre encor plus frivole. Areste-le, ô bon Dieu, qu'il ne s'eschape ainsi, Pour me donner le temps d'impetrer ta mercy, Non, ne t'arreste pas, un instant peut suffire. Mais avance l'instant, qui tant d'heur me donra, Puis l'autre instant soudain, qui mes jours finira, Le reste n'est que mort : fol est qui la désire. |
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Antoine Favre (1557 - 1624) |
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Portrait de Antoine Favre | |||||||||