Antoine Favre |
O nuict, heureuse nuict, plus blanche que l'aurore, Plus belle que le jour par son astre esclairé, Qui pour nous faire voir ce Christ tant désiré Ouvrez en même temps le ciel, la terre encore. Chasse loing de mon cour ce froid, qui le dévore, Et ces obscurs brouillas dont il est entouré, Afin qu'à ceste fois par tes feux espuré, Il coure voir son Dieu, et le voyant l'adore. Ja des Anges j'entends les langages nouveaux, Que m'enseignent le beuf, et l'asne, et les drapeaux. O quelle humilité, quel amour, quelle grâce ! Mais que me vaut, mon Dieu, de te voir tel object, Si ton oil ne me rend plus capable suject Pour qui ton oil ça-bas ait daigné prendre place ! |
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Antoine Favre (1557 - 1624) |
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Portrait de Antoine Favre | |||||||||