Antoine Favre |
Quelles obscuritez, quels importuns nuages Vont de mon ame, helas, le jour obscurcissant ! Son Soleil n'y luit plus, et le teint palissant De la lune n'y rend que frayeur, et qu'ombrages. Il ne luy suffit pas qu'elT ait perdu tels gaiges De l'amour de son Dieu qui la va délaissant, De son oil chassieux le trait s'afoiblissant D'un tel aveuglement ne prévoit les dommages. Nuls feux elle ne voit que ces petits brillants Qui les fleuves la nuict vont la rive emaillants, Pour perdre dans les eaux ceux que la flamme attire. O Dieu ren-luy la veuë, et le Soleil plus clair, Si la nuë te plaist, donne-luy pour esclair Ta colonne de feu, pour à toy me conduire. |
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Antoine Favre (1557 - 1624) |
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Portrait de Antoine Favre | |||||||||