Antoine Girard de Saint-Amant |
Que c'est une chose agréable D'être sur le bord de la mer, Quand elle vient à se calmer Après quelque orage effroyable! Et que les chevelus Tritons Hauts sur les vagues secouées, Frappent les airs d'étranges tons Avec leurs trompes enrouées, Dont l'éclat rend respectueux Les vents les plus impétueux. Tantôt l'onde, brouillant l'arène, Murmure et frémit de courroux, Se roulant dessus les cailloux Qu'elle apporte et qu'elle r'entraîne. Tantôt elle étale en ses bords, Que l'ire de Neptune outrage, Des gens noyés, des monstres morts, Des vaisseaux brisés du naufrage, Des diamants, de l'ambre gris, Et mille autres choses de prix. Tantôt, la plus claire du monde, Elle semble un miroir flottant, Et nous représente à l'instant Encore d'autres cieux sous l'onde. Le soleil s'y fait si bien voir, Y contemplant son beau visage, Qu'on est quelque temps à savoir Si c'est lui-même ou son image, Et d'abord il semble à nos yeux Qu'il s'est laissé tomber des cieux. |
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Antoine Girard de Saint-Amant (1594 - 1661) |
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Portrait de Antoine Girard de Saint-Amant | |||||||||
Biographie-1594 → Naissance: Grand-Quevilly le 30 septembre |
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