Antoine-Marin Lemierre |
Naissance: Paris le 12 janvier 1733 Décès: Saint-Germain-en-Laye le 4 juillet 1793 Antoine-Marin Lemierre, est un poète et dramaturge français. Fils d'un artisan, Lemierre fut placé chez les Jésuites, au Collège Louis-le-Grand, grâce à des protecteurs charitables. Il fit d'excellentes études, remportant notamment le prix de poésie latine, et fut placé comme aide-sacristain à l'église Saint-Paul, fournissant des sermons à certains abbés et composant des vers qui remportèrent de nombreux prix académiques (deux fois lauréat de l'académie de Pau notamment pour L'Utilité des découvertes faites dans les arts et dans les sciences sous le règne de Louis XIV ; quatre fois lauréat de l'Académie française dans les années 1753-1757 pour : La tendresse de Louis XIV pour sa famille, L'Empire de la mode, Les Hommes unis par les talents et Le Commerce). Le choix des sujets montrait une certaine habileté à allier des sujets traditionnels avec d'autres plus au goût du jour. Grâce à la protection de Pierre-Joseph Thoulier d'Olivet, qui lui avait confié la correction des épreuves de son édition de Cicéron, il fut recruté comme sous-maître de rhétorique au collège d'Harcourt, avant d'entrer comme secrétaire chez le fermier général Dupin, arrière-grand-père de George Sand. Secrétaire du fermier général Dupin, il est couronné par l'Académie et fait jouer des pièces de théâtre. La Peinture en trois chants (1769) et Les Fastes, ou les usages de l'année en seize chants (1779) illustrent le genre descriptil. «Habile tourneur de vers », il apparaît à Henri Berthaut comme « un poeta plutôt qu'un vates» {De Candide à Atala, Del Duca, 1968). Edouard Guition est sensible au philosophe qui perce sous le poète. La Révolution applaudit son Guillaume Tell L'EUROPE ET L'AMERiQUET. - 1. Mercier déjà imagine dans son Paris utopique de L'An 2440 un monument public au vengeur du nouveau monde» : «J'aperçus sur un magnifique piédestal un nègre, la tête haute, le bras tendu, l'oil fier, l'attitude noble, imposanie. Autour de lui étaient les débris de vingt sceptres. » Un passant commente : La nature a enfin créé cet homme étonnant, cet homme immortel, qui devait liberer un monde de la tyrannie la plus atroce, la plus longue, la plus insultante. Son génie, son audace, sa patience, sa fermeté, sa vertueuse vengeance tint été récompensés ; il a brisé les fers de ses compatriotes. Tant d'esclaves opprimés sous le plus odieux esclavage semblaient n'attendre que son signal pour former autant de héros. » Au théâtre, il est l'un des rares dramaturges capables, après Crébillon et Voltaire, de renflouer la tragédie : on trouve dans Hypermnestre (1757), Guillaume Tell (1768), La Veuve du Malabar (1770) des situations fortes, de belles péripéties et des répliques dignes de Corneille. On disait des tragédies de Lemierre qu'elles « étaient faites à peindre ». Dans le domaine de la poésie, Lemierre a laissé des épîtres (1753-1757), deux poèmes (La Peinture, 1769 ; Les Fastes, 1779) et des pièces fugitives. Aucun de ces ouvrages n'est négligeable. Les épîtres mettent le didactisme au service de la technique, selon l'esprit de l'Encyclopédie : Lemierre porte sur l'humanité au travail le coup d'oil de l'économiste et il lance ce distique très admiré de Mirabeau : Croire tout découvert est une erreur profonde : C'est prendre l'horizon pour les bornes du monde. Ouvres Hypermnestre, tragédie, 1758 Térée, tragédie, 1761 Idoménée, tragédie, 1764 Artaxerce, tragédie, 1766 Guillaume Tell, tragédie, 1768 ; reprise en 1786 La Peinture, poème en trois chants, 1769 La Veuve du Malabar, tragédie, 30 juillet 1770 ; reprise en 1780 Les Fastes, ou les Usages de l'année, poème en seize chants, 1779 Céramis, tragédie, 1785 Barnevelt, tragédie, 1790 |
Antoine-Marin Lemierre (1733 - 1793) |
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Portrait de Antoine-Marin Lemierre | |||||||||