Antonin Artaud |
Il se sera perdu le navire archaïque Aux mers où baigneront mes rêves éperdus, Et ses immenses mâts se seront confondus Dans les brouillards d'un ciel de Bible et de Cantiques. Et ce ne sera pas la grecque bucolique Qui doucement jouera parmi les arbres nus ; Et le Navire Saint n'aura jamais vendu La très rare denrée aux pays exotiques. Il ne sait pas les feux des havres de la terre, Il ne connaît que Dieu, et sans fin, solitaire, Il sépare les flots glorieux de l'Infini. Le bout de son beaupré plonge dans le Mystère ; Aux pointes de ses mâts tremble toutes les nuits L'Argent mystique et pur de l'étoile polaire. |
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Antonin Artaud (1896 - 1948) |
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Portrait de Antonin Artaud | |||||||||