Bernard Chambaz |
À la fois poser en principe le bonheur de lire un poëme et consentir à ce qui semble (est) obscur et reconnaître après Baudelaire que la sensibilité de chacun c'est son génie et qu'il s'agit finalement de connaître un peu de ce qui nous maintient en vie : Vos seize ans c'était dans le temps Une féerie Ds sont, je crois, vos ans ... Leopardi comme il entend chanter le maçon imagine la création du monde ... Quand toute ville au jour est épanouie rose Sous l'azur clair des plus hautains tableaux Dans la fausse douleur d'avant-dernière chose ... là le cerisier coupe la barrière ... Nos retrouvailles embelliront notre vie pour au moins trente ans ... Ce n'est que de l'encre et du papier; on va pourtant s'obstiner malgré le peu de mots, toujours les mêmes : les mêmes que tout le monde ... Tout a commencé par une faute de français ... & le lendemain notre chambre à Taroudant tout en longueur, tons roses & verts ... Je me donne en esprit tout ce qu'il me plaît d'obtenir ... Je dédie ce livre à l'improbable, c'est-à-dire à ce qui est ... mais d'autres fois on pleure on rit en écrivant la poésie ça a toujours kékchose d'extrême un poème ... Cette mer qui rapporte sa prise matinale d'îles ... la Sibérie y était aussi chaude que l'Inde les insectes y cheminaient de l'Indus au fleuve Amour .., Par le hublot : on déballe soudain un cageot d'étoiles Carlingue de fatigue et de chagrin laissant loin New York deux que j'aime _. Quelque chose dans l'air rougit, ou plutôt carmino-groseille les lointains. Un rose extraordinairement sensible, à vrai dire assez sacripant ... montagne, dans l'épaisseur de l'air, perdue par le haut ." Le canal de Panama est intimement lié à mon enfance ... la poésie date d'auj ourd' hui ~ Quand je remettrai mon ardoise au néant un de ces prochains jours ... Alors quel immense Récit ce qui sera muet et enfance Face à la prairie dans l'été Tout à coup si un versant échappe ... Vous je ne vous regarde pas ma vie non plus ne vous regarde pas _. Afin que chacun dise est-ce moi, oui, c'est moi qui parle Mais avec ce léger décalage de la musique À jamais solitaire et distraite qui le traverse ... À écrire : Passage du Lieou-p'an-chan. Du soleil au brouillard. De l'automne à l'été. Retour? ... j'entends Sonny Rollins dorant le vent sous Williamsburg ... Le ciel c'est moi Je sais que mes pauvres étoiles par le chagrin du temps longuement attendries vieillissent par degré ... Les martins-pêcheurs, mais qui se soucie encore de leurs plumes ? T Certains jours il ne faut pas craindre de nommer les choses impossibles à décrire ... Avunculat, ici, à Rugby (quand frisé et puissant d'Hervé, Sébastien, son fils, apparaît, c'est Pâques) _. À la question toujours posée : Pourquoi écrivez-vous ? la réponse du poète sera toujours la plus brève : Pour mieux vivre _ quelle importance, ce que j'écris ne dure que pour moi ... L'escalier des nuages a été détruit tout d'un coup ; il a plu, il a fait froid ...C'est beau Alger? Vous pouvez pas savoir La prochaine fois On ira ensemble _ Commence, recommence n'importe où ! Etc et on pourrait repartir, relancer à l'infini les comparaisons, avec les mêmes poèmes et poètes et avec d'autres bien sûr et on croiserait encore S. Martin si souvent et j'aimerais et j'aurais aimé aussi m'inscrire en creux ou en marge et notre histoire à cinq à partir du moindre mot et alors tout reprendre à zéro, recomposer. Mais ce sera pour un autre livre, peut-être, ou une autre vie. |
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Bernard Chambaz (1949 - ?) |
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