Bernard Chevalier de Bonnard |
Quand vingt roses sortant d'une tige commune En parfumant les airs charment nos sens flattés Le groupe l'embellit des grâces de chacune. C'est ainsi qu'une belle à nos yeux enchantés Présente à la fois vingt beautés Qui toutes ensemble en font une. Pour le croire, il suffit de vous voir un moment, Vous, en qui la nature assemble Tant de fleurs de beauté d'esprit et d'agrément ; Chacune plaît à part, toutes plaisent ensemble Et de leur union résulte un tout charmant. De mon rosier si je vous fais hommage, Vous le voyez, ce n'est pas sans raison, Chloé, puisqu'il est votre image. Mais sans trop s'arrêter à la comparaison, Mon cour à vous l'offrir trouve un grand avantage. J'ai raisonné, j'ai dit : la plus brillante fleur Ne dure hélas qu'une journée Et fût-elle un tribut du cour Dès qu'elle a perdu sa fraîcheur On oublie aisément la main qui l'a donnée. Mais, tant que mon rosier vivra, Mon rosier portera des roses Et, que sait-on, peut-être en les voyant écloses, Chloé de moi se souviendra. Puissent l'amitié tendre et mes destins propices Confirmer un penser si doux! Que cet arbuste heureux croissant sous vos auspices Ait chaque jour au moins une rose pour vous. |
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Bernard Chevalier de Bonnard (1744 - 1784) |
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Portrait de Bernard Chevalier de Bonnard | |||||||||