Bernard Hreglich |
Naissance: 5 février 1943 en Tunisie Décès: 1996 Bernard Hreglich est un poète français Il est né le 5 février 1943 en Tunisie. Son père portait un nom austro-hongrois et avait des origines croates ; sa mère était corse. Les premières années se passent à Tunis dans la famille paternelle qui rend la vie si difficile à la jeune mère que la séparation est inévitable : elle rejoint Paris, seule avec son fils. Il est inscrit au collège Stanislas où il suivra toute sa scolarité. Pensionnaire à partir de la 6e le garçon vivra cette période comme un abandon et en sera longtemps affecté. Sa mère est une « voix », une liseuse à la radio, mais aussi au cours des lectures publiques qu'elle organise1. Elle se remarie avec le poète Serge Wellens, et ils ouvrent Le gai savoir, une librairie parisienne dédiée plus spécialement à la poésie : lieu convivial où se côtoient les auteurs, les lecteurs, les directeurs de revue. Encore adolescent, Bernard Hreglich y fait ses premières rencontres, découvrent le plaisir des livres, choisit Malherbe, Racine et Baudelaire plutôt que Cendrars et Apollinaire. Son beau-père sera le grand initiateur littéraire, et lui fera rencontrer Eugène Guillevic : l'homme et l'ouvre auront une influence décisive sur le jeune poète. Bernard Hreglich écrit, beaucoup, depuis son enfance. Bernard Hreglich fut un poète singulier qui, malgré la souffrance, la maladie, sut faire triompher les pouvoirs de l'écriture, de la poésie. Il fut surtout un poète discret qui ne chercha jamais à publier très tôt. C'est en 1977, alors qu'il a trente-quatre ans, que paraît Droit d'absence qui vaut à son auteur le prix Max Jacob. En 1986, il obtient le prix Jean Malrieu avec Maître visage. Déjà sa santé s'est dégradée et la sclérose en plaques dont il est atteint l'immobilise peu à peu. Toutefois l'écriture constitue pour lui son seul recours, son unique moyen de survie. Exigeant, Bernard Hreglich ne cesse de corriger ses poèmes qu'il ne tient pas à livrer à la publication. Il est gravement malade lorsqu'il adresse à Gallimard un manuscrit : Un ciel élémentaire, qui sera publié en 1994 et obtiendra le prix Mallarmé. Malgré la souffrance, il se décide à préparer un autre livre, ce sera Autant dire jamais qui sortira chez le même éditeur sans que son auteur ait eu la joie de le voir. Bernard Hreglich disparaît en août 1996. Grâce aux soins de son ami François de Boisseuil, les derniers textes écrits en juin 1996, alors qu'il est hospitalisé, seront publiés chez un éditeur-imprimeur à l'enseigne des presses du sergent Fulbert à Cléry près d'Orléans. Plus rien d'autre n'a vu le jour depuis. Il s'inscrit au Centre de Formation des Journalistes sans grand résultat car il ne peut mener des études rigoureuses et un travail salarié. Il décide alors de devenir un homme de lettres autodidacte, de s'adonner à l'écriture et d'occuper des emplois administratifs sans conséquence. Adepte convaincu l'interim, jamais il n'acceptera d'être « embauché » par une entreprise. Mai 1968 l'enflamme. mais le déçoit finalement par le sectarisme de l'extrême gauche. Il devient un partisan actif du Parti Socialiste. Il se lie d'amitié avec de nombreux poètes, en particulier Alain Bosquet et Jean Rousselot, mais soucieux de son indépendance, il fuit les organisations et les coteries. Il écrit mais ne publie pas, déclinant les propositions de ses amis dont il a toujours dénoncé la manie de la plaquette. Bibliographie Droit d'absence, Belfond 1977. Prix Max Jacob Maître visage, Éditions de la revue Sud 1986. Prix Jean Malrieu Un ciel élémentaire, Gallimard 1994. Prix Mallarmé Autant dire jamais, Gallimard 1996 Proses, Jean-Jacques Sergent éditeur 1997 Epoque 63 n°3, dirigé par Michel Dansel, 1963 L'année poétique, éd. Seghers, 1977 Poèmonde n°1, 1978 Douze poètes sans impatience, éd. Luneau-Ascot, 1979 La poésie française depuis 1950, éd de la Différence, 1979 Nota Bene n°2/3, 1981 Europe n° 645-46, 1983 La Sape n°37, 1994 NRF n°513, 1995 Anthologie de la poésie française du XXe siècle (tome 2), Gallimard 2000 NRF n°578, 2006 Europe n°926-927, 2006 Droit d'absence (1977), Un ciel élémentaire (1994), Autant dire jamais (1996), Proses (1998). |
Bernard Hreglich (1943 - 1996) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Bernard Hreglich | |||||||||