Bernart de Ventadour |
Quand froide bise souffle Parmi votre pays Me semble que je sens Un vent de paradis. Pour l'amour de la belle Vers qui penche mon cour. En qui j'ai mis ma foi Et ma tendresse entière. Je ne vois plus les autres Tant elle me ravit ! Les grâces qu'elle m'offre Beaux yeux, visage pur. Sans me donner rien d'autre M'ont à coup sûr conquis. Pourquoi vous mentirais-je ? Je ne suis sûr de rien Mais ne puis renoncer. «L'homme vrai persévère M'a-t-elle dit un jour Seul le lâche prend peur». Les dames, ce me semble, Et c'est là grand péché, Négligent trop souvent D'aimer les vrais amants. Je ne voudrais rien dire Qui n'ait leur agrément. Mais je vois avec peine Qu'un fourbe obtient autant D'Amour (et davantage) Qu'un amoureux constant. Dame que ferez-vous De moi qui tant vous aime ? Vous me voyez souffrir Et mourir de désir. Ah ! franche et noble dame Donnez-moi donc l'espoir Qui m'illuminera ! J'endure grands tourments. Cela dépend de vous Que je n'en souffre pas. Je ne dédaigne pas Le bien que Dieu m'a fait. Ne m'a-t-elle pas dit Au jour de mon départ. Tout net : « Vos chants me plaisent » ? Je voudrais que toute âme Chrétienne eut même joie Que j'en eus. que j'en ai. Car mon chant ne prétend À rien qu'à la séduire. Si elle me parle vrai Je la croirai encore, Sinon je ne croirai Au monde plus personne ! |
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Bernart de Ventadour (1125 - 1195) |
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