Blaise Cendrars |
Dix heures du soir viennent de sonner à peine distinctes dans l'épais brouillard qui ouate les docks et les navires du port Les quais sont déserts et la ville livrée au sommeil On longe une côte basse et sablonneuse où souffle un vent glacial et où viennent déferler les longues lames du Pacifique Cette tache blafarde dans les ténèbres humides c'est la gare du Canadian du Grand Tronc Et ces halos bleuâtres dans le vent sont les paquebots en partance pour le Klondyke le Japon et les grandes Indes Il fait si noir que je puis à peine déchiffrer les inscriptions des rues où je cherche avec une lourde valise un hôtel bon marché Tout le monde est embarqué Les rameurs se courbent sur leurs avirons et la lourde embarcation chargée jusqu'au bordage pousse entre les hautes vagues Un petit bossu corrige de temps en temps la direction d'un coup de barre Se guidant dans le brouillard sur les appels d'une sirène On se cogne contre la masse sombre ds navire et par la hanche tribord grimpent des chiens samoyèdes F:lasses dans le gris-blanc-jaune Comme si l'on chargeait du brouillard |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Blaise Cendrars (1887 - 1961) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Blaise Cendrars | |||||||||
BiographieÀ 16 ans il fit une fugue, et comme d'autres vont à Vierzon ou à Bormes-les-Mimosas, prit le premier train rencontré qui le conduisit tout simplement à Moscou. De Moscou il partit allégrement, par le Transsibérien, en Chine, au diable l'avarice (quand on voyage clandestinement sans billet!). Blaise Cendrars, on le voit est allé à la bonne « école buissonnière».Pour une part, il effectua ses fabule Chronologie1887 Naissance à La Chaux-de-Fonds, 27, rue de la Paix, de Frédéric-Louis Sauser, le futur Blaise Cendrars. OuvresLes oeuvres complètes de Blaise Cendrars sont rééditées aux Éditions Denoël. |
|||||||||