Catherine Pozzi |
Très haut amour, s'il se peut que je meure Sans avoir su d'où je vous possédais. En quel soleil était votre demeure En quel passé votre temps, en quelle heure Je vous aimais, Très haut amour qui passez la mémoire, Feu sans foyer dont j'ai fait tout mon jour, En quel destin vous traciez mon histoire, En quel sommeil se voyait votre gloire, O mon séjour... Quand je serai pour moi-même perdue Et divisée à l'abîme infini. Infiniment, quand je serai rompue, Quand le présent dont je suis revêtue Aura trahi. Par l'univers en mille corps brisée, De mille instants non rassemblés encor, De cendre aux cieux jusqu'au néant vannée, Vous referez pour une étrange année Un seul trésor Vous referez mon nom et moh image De mille corps emportés par le jour, Vive unité sans nom et sans visage. Cour de l'esprit, ô centre du mirage Très haut amour. |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Catherine Pozzi (1882 - 1934) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Catherine Pozzi | |||||||||