Charles de Villette |
Naissance: 4 décembre 1736, à Paris Décès: 7 juillet 1793 Charles, marquis de Villette, est un écrivain et homme politique français. Il séduisait le vieux Voltaire qui le nommait Tibulle français et dont il acquit après 1778 le château de Ferney. Il donna des vers à X Almanach des muses et rassembla ses ouvres en 1784. Il défraya la chronique par ses mours et un enthousiasme révolutionnaire qui lui fit brûler publiquement ses lettres de noblesse. Issu d'une famille de financiers anoblie de fraîche date, il est le fils de Pierre-Charles de Villette, seigneur du Plessis-Longueau, trésorier général de l'extraordinaire des guerres, et de Thérèse-Charlotte Cordier de Launay, tante du marquis de Sade et recherchée par son esprit et sa beauté. Il fait ses études à Louis-le-Grand, est reçu bachelier, et obtient en 1754 le diplôme de licencié in utroque jure, en droit civil et canon. Son père lui achète alors une charge d'avocat conseiller du roi au Châtelet, mais il revend sa charge pour entrer dans la carrière des armes. Il acquiert en 1757 la charge de maréchal des logis général de la cavalerie, puis en 1758 celle de mestre de camp de dragons, et en 1759 celle de premier aide de camp du prince de Condé. Il reçoit en 1763 la croix de Saint-Louis suite à des blessures au combat, en particulier à la bataille de Minden où son cheval est tué sous lui. Chargé, en 1789, de rédiger les cahiers du bailliage de Senlis, il collabora à la Chronique de Paris, et fut élu, le 4 septembre 1792, député de l'Oise à la Convention le 4e sur 12 voix. Il protesta vivement, dans une lettre, contre les massacres de septembre, et, lors du procès de Louis XVI, vota pour la réclusion, en ces termes : « Ma conscience m'a ordonné de déclarer Louis coupable de haute trahison. De nouvelles réflexions m'ont empêché de consentir aux assemblées primaires, que j'avais d'abord adoptées. La peine à infliger au ci-devant roi me parait de la plus haute importance. Je ne considère pas ici l'individu : son existence ne doit être calculée que sous les rapports politiques. La mort de Louis est-elle nécessaire ou nuisible à la fondation de la république? Est-il vrai que la république a sur pied neuf armées, qu'il faut habiller ses légions, presque toutes dans le dénuement le plus honteux? Est-il vrai que la misère et la maladie dévorent ces colosses déjà couverts de blessures? Est-il vrai que vous êtes forcés d'équiper des flottes qui imposent à l'Angleterre, à la Russie, à la Hollande, et peut-être à l'Espagne, dont la neutralité n'est rien moins que certaine? Est-il vrai que vos armées de terre coûtent à la république 134 millions par mois, et qu'en épuisant vos trésors, vous allez verser des flots de sang, et que nos collettoyens, nos frères, seront les victimes immolées aux fureurs d'une guerre dont je ne prévois pas le terme? Ouvres Éloge Historique de Charles V, Roi de France, à Paris, chez Grangé, 1767. Il publia, avec l'aide du poète jurassien Claude-Marie Guyétand (1748-1811), qui fut son secrétaire particulier (et son nègre) de 1781 à 1793, ses Ouvres complètes en 1784. Réflexions d'un maître-perruquier sur les affaires de l'État (1787). Dans cette brochure, Villette reproche vertement au Parlement sa désobéissance envers le Roi. Ses articles dans la Chronique de Paris furent rassemblés et publiés en 1792, sous le titre Lettres choisies sur les principaux événements de la Révolution. |
Charles de Villette (1736 - 1793) |
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Portrait de Charles de Villette | |||||||||