Charles Dobzynski |
Un fax m'annonce mon propre décès. Condoléances familles effeuillées amis qui voilent de neige leur miroir. Le défunt ne lègue à la science pour dissection dyslexique que sa langue morte avant lui. Le deuil à blanc met le cadavre en quarantaine. S'écroulent par rangées les souvenirs dominos déminés de la nomination. La couronne me guette avec ses dents gâtées et des fleurs brusquement deviennent immondices qu'on jette sur la tombe. Vivant je m'insurge: que cesse la mascarade ! J'arrache mes orbites à l'obituaire. Ma peau n'est pas mon suaire. J'invite par un faire-part mes survivants virtuels au rendez-vous des fausses connivences et des profanations. J'accepte que l'on enterre ma vie de glaçon qui a fondu en moi insoupçonnée. La cérémonie de mes errements funéraires me réinvente un destin irremplaçable mais posthume. |
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Charles Dobzynski (1929 - ?) |
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Portrait de Charles Dobzynski | |||||||||
Biographie / OuvresNé en 1929 à Varsovie. Journaliste à partir de 1950 à Ce Soir puis aux Lettres Francaises qui publient ses premiers poèmes présentés par Paul Éluard et où il, exerce la critique de cinéma. En 1972, devient rédacteur en chef de la revue Europe où il continue de publier une chronique mensuelle de poésie. A participé depuis 1998 à la rédaction du mensuel Aujourd'hui Poème. Membre de l'Académie Mallar |
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