Charles d'Orléans |
Le temps a laissé son manteau De vent, de froidure et de pluie, Et s'est vêtu de broderie, De soleil luisant, clair et beau. Il n'y a bête, ni oiseau, Qu'en son jargon ne chante ou crie : Le temps a laissé son manteau ! Rivière, fontaine et ruisseau Portent, en livrée jolie, Gouttes d'argent d'orfèvrerie, Chacun s'habille de nouveau : Le temps a laissé son manteau. En faites-vous doute Que vôtre ne soie? Ce Dieu me doint joie Au cour, si suis toute. Rien ne m'en déboute" Pour chose que j'oye" : En faites-vous doute Que vôtre ne soie? Danger et sa route S'en voisent leur voie, Sans que plus les voie; Toujours il m'écoute, En faites-vous doute? %%% En verrai-je jamais la fin, De vos ouvres, Mélancolie, Quand au soir de vous me délie Vous me rattachez au matin. J'aimasse mieux autre voisin Que vous, qui si fort me guerrie; En verrai-je jamais la fin? Vers moi venez en larrecin Et me robez Plaisance lie; Suis-je destiné en ma vie D'être toujours en tel hutin? En verrai-je jamais la fin? &&& Les fourriers d'Eté sont venus Pour appareiller son logis, Et ont fait tendre ses tapis, De fleurs et verdure tissus. En étendant tapis velus, De vert herbe par le pays, Les fourriers d'Été sont venus. Cours d'ennui piéça morfondus, Dieu merci, sont sains et jolis ; Allez-vous-en, prenez pays, Hiver, vous ne demeurez plus; Les fourriers d'Été sont venus! |
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Charles d'Orléans (1391 - 1465) |
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Portrait de Charles d'Orléans | |||||||||