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Charles Leconte de Lisle |
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Midi, roi des étés, épandu sur la plaine, Tombe en nappes d'argent des hauteurs du ciel bleu. Tout se tait. L'air flamboie et brûle sans haleine; La terre est assoupie en sa robe de feu. L'étendue est immense, et les champs n'ont point [d'ombre, Et la source est tarie où buvaient les troupeaux; La lointaine forêt, dont la lisière est sombre, Dort là-bas, immobile, en un pesant repos. Seuls, les grands blés mûris, tels qu'une mer dorée, Se déroulent au loin, dédaigneux du sommeil; Pacifiques enfants de la terre sacrée, Ils épuisent sans peur la coupe du soleil. Parfois, comme un soupir de leur âme brûlante, Du sein des épis lourds qui murmurent entre eux, Une ondulation majestueuse et lente S'éveille, et va mourir à l'horizon poudreux. Non loin, quelques boufs blancs, couchés parmi les Bavent avec lenteur sur leurs fanons épais, [herbes, Et suivent de leurs yeux languissants et superbes Le songe intérieur qu'ils n'achèvent jamais. |
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Charles Leconte de Lisle (1818 - 1894) |
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Portrait de Charles Leconte de Lisle | |||||||||
Biographie / OuvresPoète parnassien, il écrivit les Poèmes Barbares, les Poèmes Antiques, les Poèmes Tragiques ; ces derniers ont obtenu le prix Jean Reynaud de 10 000 F ; il traduisit Théocrite, Homère, Eschyle, Sophocle, Euripide, Horace ; auteur dramatique, il fit représenter Les Érinnyes. Candidat à l'Académie, il fut battu par Gratry en 1873, et en 1877 par Victorien Sardou ; dans cette dernière électio |
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