Charles Nodier |
Naissance: 29 avril 1780 à Besançon Décès: 27 janvier 1844 à Paris Jean-Charles-Emmanuel Nodier est un écrivain romancier et académicien français. On lui attribue une grande importance dans la naissance du mouvement romantique. Né à Besancon, il est mêlé, adolescent, aux remous de la Révolution. En 1803, La Napoléone, parue l'année précédente à Londres, lui vaut un séjour en prison, mais il reste attiré par les sociétés secrètes et les conspirations. 11 publie régulièrement poèmes, romans et essais. Après un séjour en Illyrie, il s'installe à Paris et SOUS la Restauration devient bibliothécaire de l'Arsenal. Il s'impose comme l'un des parrains de la nouvelle littérature. Fruit des amours d'Antoine-Melchior Nodier, ancien oratorien devenu avocat au Parlement de Besançon, et de Suzanne Paris, qui aurait été sa servante, il fut légitimé lors de leur mariage le 12 septembre 17911. Désireux de lui voir faire des études classiques, son père lui apprit le latin, et il lisait dès dix ans des auteurs difficiles. De son enfance, sa fille raconte qu'il fut mis à l'étude très tôt par son père. S'il montrait du goût pour la littérature et les lettres anciennes, jamais il ne parvint à s'intéresser au domaine des mathématiques et des sciences pures, quoiqu'il fût fort féru d'entomologie - il était membre, grâce à l'influence de son ami Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent, de la société entomologique de France très peu de temps après sa fondation - de géologie et de botanique - il rédigea en 1821 avec le même Bory de Saint-Vincent un ouvrage intégrant des remarques sur la faune, la flore et la géologie des côtes françaises et anglaises (ses Promenades citées ci-dessous.) « Rien ne le disposait à l'incrédulité comme les faits réputés sans réplique », dit-elle. Il fut nommé bibliothécaire adjoint de l'école centrale du Doubs le 31 octobre 1798. Le 12 août 1800, après la présentation, par les Philadelphes, d'une parodie des réunions des Jacobins, il s'enfuit et perdit son poste de bibliothécaire. La même année, il publia quelques brochures et trois poèmes dans un recueil édité par les Philadelphes, Essais littéraires par une société de jeunes gens, avant de collaborer, entre octobre et décembre, à l'éphémère Bulletin politique et littéraire de Doubs5. Après un séjour à Paris entre décembre 1800 et mars ou avril 1801, il reprit son poste de bibliothécaire. Après la publication des Pensées de Shakespeare, tirées à 12 exemplaires, il repartit en octobre pour Paris, où il écrivit son premier roman, Stella ou les proscrits, paru en 1802. Rentré à Besançon en mars 1802, il revint à Paris en 1803, où il collabora à la Décade philosophique et publia, sans succès, Le Dernier Chapitre de mon roman et Le Peintre de Salzbourg. Le 23 décembre suivant, dans une lettre au Premier Consul, il se dénonça comme l'auteur de La Napoléone, une ode écrite l'année précédente et dans laquelle il le critiquait, parue anonymement à Londres puis à Paris, ce qui lui valut d'être incarcéré 36 jours. Le 3 janvier 1824, il fut nommé bibliothécaire du comte d'Artois, futur Charles X, au sacre duquel il assista, à Reims, le 29 mai 1825, en compagnie de Victor Hugo, à l'Arsenal, où les Nodier s'installèrent le 14 avril5. Ce poste lui permit de tenir un salon littéraire, le « Cénacle », et de promouvoir le romantisme. Alexandre Dumas a donné dans ses mémoires une description de ce salon où se croisèrent tous les futurs grands noms de la littérature romantique française. Après s'être exprimé sur le charme avec lequel Nodier savait conter quelque récit, l'auteur des Trois Mousquetaires poursuit ainsi : « On n'applaudissait pas, non, on n'applaudit pas le murmure d'une rivière, le chant d'un oiseau, le parfum d'une fleur. Mais le murmure éteint, le chant évanoui, le parfum évaporé, on écoutait, on attendait, on désirait encore. Mais Nodier se laissait glisser doucement du chambranle de la cheminée dans son grand fauteuil ; il souriait, il se tournait vers Lamartine ou vers Hugo : Assez de prose comme cela, disait-il ; des vers, des vers, allons ? Et sans se faire prier, l'un ou l'autre poète, de sa place, les mains appuyées au dossier d'un fauteuil ou les épaules assurées contre le lambris, laissait tomber de sa bouche le flot harmonieux et pressé de la poésie. » C'est au cours d'une de ces réunions que fut récité pour la première fois le fameux Sonnet d'Arvers. À ses débuts dans les lettres, il publia après le 18 Brumaire une ode violente, la Napoléone, qui lui valut une incarcération de plusieurs mois à Sainte-Pélagie et dans diverses autres prisons ; il fut ensuite exilé à Besançon. Accusé de complot, il fut arrêté une seconde fois et, délivré par des paysans, il se cacha dans les montagnes du Jura. Rédacteur au Journal des Débats en 1814, il fut nommé conservateur à la Bibliothèque de l'Arsenal où son salon devint le centre d'une société littéraire et où il accueillit les premiers romantiques en 1823. Bien qu'il eût attaqué l'Académie en 1807 et à diverses occasions, il s'y présenta à plusieurs reprises ; battu en 1824, puis en 1833 par Thiers, il fut élu le 24 octobre 1833 en remplacement de Jean-Louis Laya et reçu par Jouy le 26 décembre 1833 ; il fit partie de la Commission du Dictionnaire, soutint Victor Hugo et vota pour lui ; il fut également un partisan de la candidature d'Alexandre Dumas père. Bibl. Edmund J. Bender, Bihliograplry : Charles Nodier, Lafayctte. Indiana, 1969. - Sarah Fore Bell, Charles Nodier : Mis Life and Works. A critical Bibliography 1923-1967, Chapel Hill, 1971. LA napoléone. - 1. Référence à la campagne d'Egypte. - 2. Alger-non Sidncy (1622-1682). homme politique anglais, fut exécuté après avoir été poursuivi pour trahison. Ouvres Charles Nodier fut l'un des auteurs les plus prolifiques de la langue française. La liste ci-dessous ne reprend qu'une petite partie de ses publications. 1798 : Dissertation sur l'usage des antennes dans les insectes 1800 : Pensées de Shakespeare extraites de ses ouvrages 1801 : Bibliographie entomologique 1802 : La Napoléone, pamphlet 1802 : Stella ou les proscrits, roman 1803 : Le peintre de Salzbourg, journal des émotions d'un cour souffrant, roman 1804 : Prophétie contre Albion 1804 : Essais d'un jeune barde, recueil de poésie 1806 : Les Tristes, ou mélanges tirés des tablettes d'un suicidé 1808 : Dictionnaire des onomatopées françaises 1808 : Apothéoses et imprécations de Pythagore 1810 : Archéologue ou système universel des langues 1812 : Questions de littérature légale 1815 : Histoire des sociétés secrètes de l'armée 1815 : Napoléon et ses constitutions 1816 : Le vingt et un janvier 1818 : Jean Sbogar, histoire d'un bandit illyrien mystérieux 1819 : Thérèse Aubert, roman d'amour pendant les guerres vendéennes 1820 : Le Vampire, mélodrame 1820 : Mélanges de littérature et de critique, 2 volumes 1820 : Adèle, roman 1820 : Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France, avec le baron Taylor, 1820 : Romans, nouvelles et mélanges, 4 volumes 1821 : Smarra, ou les démons de la nuit, conte fantastique 1821 : Promenade de Dieppe aux montagnes d'Écosse 1821 : Le Délateur, drame 1821 : Bertram, ou le château de Saint-Aldobrand, tragédie 1822 : Trilby ou le Lutin d'Argail, conte fantastique 1822 : Infernaliana 1823 : Essai sur le gaz hydrogène et les divers modes d'éclairage artificiel 1823 : Dictionnaire universel de la Langue française 1826 : Bibliothèque sacrée grecque-latine de Moïse à saint Thomas d'Aquin 1827 et 1829 : Poésies diverses 1828 : Faust, drame 1829 : Mélanges tirés d'une petite bibliothèque 1830 : Histoire du roi de Bohême et de ses sept châteaux 1830 : De quelques phénomènes du sommeil 1831 : Souvenirs, épisodes et portraits pour servir à l'histoire de la Révolution et de l'Empire, 2 volumes 1831 Les sociétés populaires 1832 : La Fée aux miettes, conte fantastique 1832 : Mademoiselle de Marsan, conte fantastique 1832 : Jean-François les Bas-bleus 1832 : Rêveries littéraires, morales et fantastiques 1832 : Souvenirs de la jeunesse 1833 : Le dernier banquet des Girondins 1833 : Trésors des fèves et fleurs des pois 1834 : Notions élémentaires de linguistique 1834 : Du langage factice appelé macaronique 1834 : M. Cazotte 1835 : La Péninsule, tableau pittoresque, contes en prose et en vers 1835-1836 : La Saône et ses bords 1836-1837 : La Seine et ses bords 1837-1840 : Paris historique, 3 volumes 1837 : Inès de Las Sierras 1838 : Les quatre talismans et la légende de sour Béatrix Bonaventure Desperiers 1839 : La neuvaine de la chandeleur et de Lydie 1840 : Souvenirs et portraits de la Révolution 1842 : Description raisonnée d'une jolie collection de livres Stances à M. Alfred de Musset 1844 : Journal de l'expédition des Portes de Fer 1844 : Franciscus Columna |
Charles Nodier (1780 - 1844) |
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Portrait de Charles Nodier | |||||||||
Biographie / chronologiePionnier du romantisme en France, Charles Nodier est un héritier du siècle des Lumières. Amoureux des belles-lettres, cet érudit n'en demeure pas moins un scientifique aguerri, passionné d'histoire naturelle, d'entomologie et de politique. Ce fils de militant jacobin prend ses distances avec l'esprit révolutionnaire paternel et fait preuve d'une certaine nostalgie pour la royauté, même si son prin |
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