Charles Péguy |
Naissance: 7 janvier 1873 à Orléans Décès: 5 septembre 1914 à Villeroy Charles Pierre Péguy, est un écrivain, poète et essayiste français. Il est également connu sous les noms de plume de Pierre Deloire et Pierre Baudouin1. Son ouvre, multiple, comprend des pièces de théâtre en vers libres, comme Le Porche du Mystère de la deuxième vertu (1912), et des recueils poétiques en vers réguliers, comme La Tapisserie de Notre-Dame (1913), d'inspiration mystique, et évoquant notamment Jeanne d'Arc, un personnage historique auquel il reste toute sa vie profondément attaché. C'est aussi un intellectuel engagé : après avoir été militant socialiste, anticlérical puis dreyfusard au cours de ses études, il se rapproche du catholicisme à partir de 1908 et du conservatisme2, et reste connu pour des essais où il exprime ses préoccupations sociales et son rejet de la modernité (L'Argent, 1913). À l'École normale supérieure, il est l'élève de Romain Rolland et de Henri Bergson, qui ont une influence considérable sur lui : « nourri . de la fleur de l'esprit classique en même temps que des généreux idéaux de l'esprit moderne, Péguy était appelé à concilier en lui les appels les plus divergents et à incarner la totalité de l'esprit français »6. Il y affine également ses convictions socialistes, selon une vision personnelle faite de rêve de fraternité et de convictions tirées de sa culture chrétienne, qu'il affirme dès sa première année à l'École. Lorsque éclate l'affaire Dreyfus, il se range d'emblée du côté des dreyfusards. En février 1897, il écrit son premier article dans la Revue socialiste, et en juin 1897, achève d'écrire Jeanne d'Arc, pièce de théâtre ; ouvre en vue de laquelle il a fait un important travail de documentation. Son socialisme n'est pas un programme politique, et ne relève pas d'une idéologie plus ou moins fondée sur le marxisme ; pour Péguy, le socialisme choisi et formulé dès sa jeunesse est essentiellement un idéal rêvé de société d'amour et d'égalité entre les hommes : « Comme il eut souci de tenir ensemble sa foi politique et sa foi religieuse, Péguy n'entend pas séparer son baptême et sa culture. ». Son retour au catholicisme, dont il avait été nourri durant son enfance, a eu lieu entre 1907 et 190818. Il confie en septembre 1908 à son ami Joseph Lotte : « Je ne t'ai pas tout dit. J'ai retrouvé la foi. Je suis catholique. ». Cependant, son entourage remarquait depuis quelques années déjà ses inclinations mystiques ; ainsi, les frères Jean et Jérôme Tharaud se souviennent l'avoir fait pleurer en racontant les miracles de la Vierge, à la Noël 190220. Le 16 janvier 1910 paraît Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc, qui s'inscrit clairement dans la perspective d'une méditation catholique et manifeste publiquement sa conversion. La réaction du public catholique est plutôt méfiante, même si L'Amitié de France et La Croix font une critique élogieuse de l'ouvrage. Son intransigeance et son caractère passionné le rendent suspect à la fois aux yeux de l'Église, dont il attaque l'autoritarisme, et aux yeux des socialistes, dont il dénonce l'anticléricalisme ou, un peu plus tard, le pacifisme, pour lui inopérant et, et encore plus, à contre-sens, quand l'Allemagne redevient menaçante. Ouvres Poésie Le Porche du Mystère de la deuxième vertu, 1912 ; La Tapisserie de Sainte Geneviève et de Jeanne d'Arc36, 1913 ; La Tapisserie de Notre-Dame, 1913 ; Ève, 1913 ; dont : « Prière pour nous autres charnels », adapté par Max Deutsch et Jehan Alain. Essais De la raison , 1901 ; De Jean Coste, 1902 ; Notre Patrie, 1905 ; Situations, 1907-1908 ; Notre jeunesse, 1910 ; Victor-Marie, Comte Hugo, 1910 ; Un nouveau théologien, 1911 ; L'Argent, 1913 ; Note sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne, 1914 ; Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne, 1914 (posth.) ; Clio. Dialogue de l'histoire et de l'âme païenne, 1931 (posth.) ; L'Argent suite, 1932 (posth.) ; Véronique. Dialogue de l'histoire et de l'âme charnelle, Gallimard, 1972 (posth.). |
Charles Péguy (1873 - 1914) |
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Portrait de Charles Péguy | |||||||||
BibliographieOuvres poétiques complètes, introduction de François Porché et notes de Marcel Péguy, Éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », Paris, 1941. Éditions enrichies de nouveaux textes en 1948, 1954, 1962, 1975. Ce volume contient : Jeanne d'Arc (À Domrémy / Les Batailles / Rouen) / La Chanson du roi Dagobert / Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc / Le Porche du mystère de la deuxièm |
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