Charles Péguy |
Comme elle avait gardé les moutons à Nanterre, On la mit à garder un bien autre troupeau, La plus énorme horde où le loup et l'agneau Aient jamais confondu leur commune misère. Et comme elle veillait tous les soirs solitaire Dans la cour de la ferme ou sur le bord de l'eau, Du pied du même saule et du même bouleau Elle veille aujourd'hui sur ce monstre de pierre. Et quand le soir viendra qui fermera le jour, C'est elle la caduque et l'antique bergère, Qui ramassant Paris et tout son alentour Conduira d'un pas ferme et d'une main légère Pour la dernière fois dans la dernière cour Le troupeau le plus vaste à la droite du père. |
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Charles Péguy (1873 - 1914) |
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Portrait de Charles Péguy | |||||||||
BibliographieOuvres poétiques complètes, introduction de François Porché et notes de Marcel Péguy, Éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », Paris, 1941. Éditions enrichies de nouveaux textes en 1948, 1954, 1962, 1975. Ce volume contient : Jeanne d'Arc (À Domrémy / Les Batailles / Rouen) / La Chanson du roi Dagobert / Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc / Le Porche du mystère de la deuxièm |
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