Christian Dotremont |
Ma femme est un buisson vivant de moire la mer un grand drapeau tombé le feu est le rêve de l'arbre le vent un grand drapeau décoloré mais la guerre n'est pas la paix. Il ne suffit pas de parler à l'envers d'être langouste à longue langue pour que nous rêvions. Il ne suffit pas de parler du beau temps en ouvrant un parapluie ni d'ouvrir un parapluie pendant que nous préparons le printemps. Il ne suffit pas de graisser au beurre les canons de mettre aux armes des faveurs d'oliviers. Un mensonge nous réveille nous ne rêvons que vérité le petit bout de votre oreille fait du bruit à réveiller les morts que nous avons dans la mémoire et notre rêve ne dort pas et notre mémoire ne dort pas nous sommes debout dans nos leçons et debout dans notre rêve. Il faudrait nous couper la tête pour que nous portions vos casques vos erreurs il faudrait nous arracher le cour. Il ne suffit pas d'un masque pour nous faire peur ou nous faire rire nous rions à respirer. Il ne suffit pas de faire du bruit avec des machines de frapper sur la table où nous écrivons pour que nous écrivions merci Il ne suffit pas de lyncher des innocents de déposer plainte contre la pensée de traquer ce qui est rouge s'il n'est pas cardinalice. Il ne suffit pas de nous fermer la porte pour que nous disions quelle belle maison ni de nous fermer les yeux. Mais il suffit d'une flèche du soleil pour renverser la nuit il nous suffit d'être ensemble. |
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Christian Dotremont (1922 - 1979) |
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Portrait de Christian Dotremont | |||||||||