Claude Esteban |
Naissance: Paris en 1935 Décès: 10 avril 2006 Claude Esteban est un poète français. Fondateur de la revue Argile aux éditions Maeght, il est aussi l'auteur de nombreux écrits sur l'art et sur la poésie, et il a été le traducteur de Jorge Guillén, Octavio Paz, Borges, García Lorca, Quevedo, etc. De père espagnol et de mère française, partagé entre deux idiomes, Claude Esteban est marqué par le sentiment douloureux d'une division et d'un exil dans le langage, qui se trouve à la source même de sa vocation poétique. Il retrace cette expérience dans Le Partage des mots, sorte d'essai autobiographique sur le langage et l'impossible bilinguisme, qui le mène à l'écriture poétique et au choix d'une langue, le français. Dominé par ce sentiment d'un « partage », il aura pour souci de « rassembler l'épars », de dépasser les séparations, et ainsi de réunir poésie et peinture, de traduire et donner à lire les poésies étrangères en français, d'écrire pour retrouver un lien immédiat entre soi et le monde sensible. Collaborateur du Mercure de France à partir de 1964, puis de la La Nouvelle Revue française, revues dans lesquelles il écrit de nombreux articles sur des poètes et des peintres, il fonde en 1973, à la demande d'Aimé Maeght et avec l'appui moral de René Char, la revue Argile, dont les vingt-quatre numéros n'ont pas cessé, huit années durant, de témoigner de la connivence entre poésie et peinture, tout en accordant un espace nouveau à la poésie étrangère traduite. Parallèlement, il consacre une monographie à Chillida, une autre à Palazuelo, et il préface de nombreux catalogues d'expositions de peintres dont il se sent proche, tels Ubac, Vieira da Silva, Szenes, Aguayo, Morandi, Sima, Braque, Le Brocquy, Asse, Chagall, etc. (la plupart de ces textes ont été repris en volumes, voir infra). C'est encore la peinture, celle des portraits du Fayoum, qui suscite l'écriture des saisissants poèmes de Fayoum, publié en 2001 dans Morceaux de ciel, presque rien chez Gallimard, livre d'un certain accomplissement poétique qui lui vaut le Prix Goncourt de la poésie pour l'ensemble de son ouvre. En 2004, il livre ses ultimes réflexions sur la poésie dans Ce qui retourne au silence, qui comprend aussi un essai sur Robert Bresson et un autre sur les Récits de la Kolyma de Varlam Chalamov. Ce n'était pas l'homme des épanchements, alors signalons seulement qu'il était né à Paris en 1935, et qu'il décéda le lundi 10 avril 2006. ll aura dirigé la revue Argile (1974-1981) et la collection Poésie aux Éditions Flammarion (1984-1993). Il n'était pas un homme public mais l'homme du partage des mots. Son livre « Trajets d'une blessure » sera une de ses rares confessions, à la fois sur ses douleurs physiques et surtout ses douleurs intérieures et ses patiences toujourse en attente. Ses trous comme il le dit. Parmi ses ouvres poétiques : Terres, travaux du ccrur ( 1979). Le nom et la demeure ( 1985), Elégie de la mort violente (1989), Quelqu'un commence à parler dans une chambre (1995), Janvier, février, mars (1999). Traducteur de Quevedo, Gongôra, Machado, Garcia Lorca, Octavio Paz... Il a dirigé la revue Argile et publié des essais : Un lieu hors de tout lieu (1979), Critique de la raison poétique (1987), Le partage des mois (1990), Le travail du visible (1992). Ouvres Poésie: La Mort à distance, Gallimard, 2007. Le Jour à peine écrit (1967-1992), Gallimard, 2006. Morceaux de ciel, presque rien, Gallimard, 2001. Etranger devant la porte, I. Variations, Farrago, 2001. Sur la dernière lande, Fourbis, 1996. Quelqu'un commence à parler dans une chambre, Flammarion, 1995. Sept jours d'hier, Fourbis, 1993. Elégie de la mort violente, Flammarion, 1989. Le Nom et la Demeure, Flammarion, 1985. Conjoncture du corps et du jardin suivi de Cosmogonie, Flammarion, 1983, prix Mallarmé. Terres, travaux du cour, Flammarion, 1979. Comme un sol plus obscur, gravures de Raoul Ubac, Galanis, 1979. Dans le vide qui vient, eaux-fortes d'Arpad Szenes, Maeght, 1976. Croyant nommer, dessins de Jean Bazaine, Galanis, 1971. Celle qui ne dort pas, aquatintes de Charles Marq, Galerie Jacob, 1971. La Saison dévastée, pointes-sèches de Brigitte Simon, D. Renard Editeur, 1968. |
Claude Esteban (1935 - 2006) |
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Portrait de Claude Esteban | |||||||||
BibliographiePoèmes : |
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