Claude Hopil |
Sus, sus, il faut partir, il faut trousser bagage, J'entends les grands hérauts de la divinité Qui me viennent sommer au céleste voyage, Seigneur, loge mon âme au sein de ta bonté. Adieu, soleil, qui sors de l'onde marinière Pour faire voir à tous ce petit monde, adieu, Je vais voir un soleil, dont la pure lumière Ravit les habitants de la cité de Dieu. Adieu, astre argenté, qui détendez les voiles De la brunette nuit, et compassez les temps, Adieu pétillants feux, adieu graves étoiles, Je vais jouir au ciel d'un éternel printemps. Flétrissez désormais, verdoyantes prairies, Mes yeux ne verront plus l'émail de tant de fleurs, Ruisseaux, demeurez cois, vos sources soient taries, Vos courses prennent fin aussi bien que mes pleurs. Meurent tous les plaisirs dont l'univers abonde, La mort cillea mes sens de son sommeil d'airain, Adieu tous mes désirs, adieu vie, adieu monde, Il faut chercher là-haut un plaisir souverain. Adieu mes chers amis, mon esprit se prépare Pour aller dans les Cieux établir son séjour, Et de corps et de cour de vous je me sépare, Si mon âme est à Dieu, aussi est mon amour. Là l'indomptable mort a sonné la retraite De ce corps, qui fera la pâture des vers. Seigneur, tu es ma vie, après toi seul j'halète, Mon Dieu, reçois mon âme entre tes bras ouverts. |
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Claude Hopil (1585 - 1633) |
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Portrait de Claude Hopil | |||||||||