Claude Joseph Dorat |
Air d'Albanèse : Déjà l'aurore colore O rêverie chérie Au gré de mes désirs, Peins-moi, ma Zélie : Zéphyrs Portez-lui mes soupirs, Et qu'elle en soit attendrie ! Quel tourment que l'absence ! Dès que le jour commence. Ma peine et mon ennui Semblent renaître avec lui. La tourterelle M'appelle. Près de ces antres sourds Je gémis comme elle. Toujours Nous contons aux amours Quelque infortune nouvelle. Combien sa voix est tendre ! Je me plais à l'entendre : Ses chants et sa douleur Ont leur écho dans mon cour. La foudre gronde. Cette onde S'enfuit avec fracas : Quelle nuit profonde ! Hélas! Il semble sous mes pas Que l'univers se confonde : Peut-être par Zélie Mon ardeur est trahie, Le ciel en ces moments Lui rappelle nos serments. La nue obscure S'épure... Mais quels nouveaux accents ! Sous cette verdure J'entends La voix de deux amants. Des soupirs j'entends le murmure. Quand je meurs de tristesse, Leur paisible tendresse Jouit sans nul effroi... Et la tempête est pour moi. |
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Claude Joseph Dorat (1734 - 1780) |
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Portrait de Claude Joseph Dorat | |||||||||