Claude Malleville |
Naissance: 1596 Paris Décès: 1647 Paris Marino, dit le « Cavalier Marin », ce poète italien qui exerça en France une grande influence sous Marie de Médicis et Louis XIII, cultivait une poésie voluptueuse et ingénieuse des « extravagances qui rendent le monde beau ». Ces stances de Malleville disent, de manière typiquement mariniste, les délices du baiser. Né à Paris d'une famille bourgeoise. Très jeune, Malleville s'intéresse à la littérature. Il fréquente l'Hôtel de Rambouillet où son talent polymorphe inquiète quelque peu Voiture. Il réussit merveilleusement dans le genre précieux, rimant de délicieuses petites pièces légères : il sera d'ailleurs l'un des principaux collaborateurs à « la guirlande de Julie ». Il fait parue d'un groupe de gens de lettres - « les illustres bergers » - réunis par Conrart dont les membres s'étaient engagés à ne parler à personne de l'existence de leur confrérie. Malleville ne peut s'empêcher de se confier à Faret qui entre dans le petit cercle, puis à Boisrobert qui en parle à Richelieu. C'est en prenant exemple sur cette « confrérie » que Boisrobert et Richelieu auront l'idée de l'Académie Française dont Malleville sera l'un des membres fondateurs. De son vivant ce poète, chez qui se mêlent sensualité mariniste et pétrarquisme, auteur de nombreux épigrammes et madrigaux, ne songe pas à publier son ouvre poétique. Ce n'est qu'en 1649, deux ans après sa mort, qu'elle fut réunie en volume par un libraire. Claude Malleville est un poète français, l'un des premiers membres de l'Académie française en 1634. L'un des amis de Conrart (et de Mlle de Gournay). Secrétaire du maréchal de Bassompierre, puis secrétaire du Roi ; fut l'un des deux opposants à la fondation de l'Académie. Il fréquentait l'hôtel de Rambouillet ; un seul sonnet, la Belle Matineuse, en fit, de son vivant, un homme célèbre ; il écrivit aussi des vers latins. C'est par lui que Faret, Desmarets et Boisrobert furent introduits dans la Société des amis de Conrart. Fils d'un officier de la maison de Retz, lui-même attaché comme secrétaire au maréchal de Bassompierre, auquel il resta fidèle à travers toutes les vicissitudes politiques et financières, Claude Malleville est un de ces bourgeois de devoir qui s'est pourtant davantage intéressé à la littérature qu'à la robe, à laquelle il était destiné. Très vite, il s'introduit dans les cercles mondains, s'y fait remarquer par des lettres amoureuses (1624) en prose à l'imitation d'Ovide, fréquente la compagnie des « Illustres Bergers » animée par Guillaume Colletet, figure parmi les membres fondateurs de l'Académie française, et surtout devient un des hôtes attitrés de l'Hôtel de Rambouillet, où il rivalise avec Voiture lui-même. Considéré comme un des poètes les plus talentueux dans le maniement des formes, il représente bien l'esprit de salon, fait d'élégance, d'aisance, de plaisir ludique, comme en témoignent les madrigaux, les rondeaux, les épigrammes qu'il se plaît à composer sur les plus minces sujets. Mais sa poésie résonne aussi d'autres accents plus personnels : unissant à l'abstraction d'une inspiration pétrarquisante la finesse du marinisme, il développe dans ses sonnets et ses élégies une sensualité qui vient donner à sa virtuosité une touche constamment sensible. Derrière la réussite formelle - sa « Belle Matineuse » fut reconnue en son temps comme soutenant avantageusement la comparaison avec celle de Voiture -, il y a manifestement à la fois un amour de la vie, de ses beautés, de ses plaisirs, et un amour de la poésie, de ses brillants, de ses feux, de sa richesse créatrice. Même si au bout du compte, comme l'inspiration des Psaumes le développe, tout cela n'est que vanité, Malleville est de ceux qui ont trouvé à cette vanité bien des charmes. Les ouvres Membre du cercle de Conrart et de Mlle de Gournay, habitué de l'hôtel de Rambouillet, Malleville contribua par une dizaine de poésies, qui furent toutes très appréciées, à la Guirlande de Julie. Son sonnet le plus célèbre, La Belle Matineuse, fut composé à l'occasion d'une joute poétique avec Vincent Voiture sur un thème qui remonte au poète latin Catulle et fut repris successivement par Clément Marot, Joachim du Bellay, François Ier, Annibal Caro et Tristan L'Hermite. Comme d'autres poètes français de l'époque, il a écrit des sonnets sur les thèmes de la Belle More, de la Belle Gueuse et de la Belle Baigneuse, empruntés au Cavalier Marin. Quelques-uns de ses poèmes furent appréciés à demi-mot par Boileau. Selon le jugement d'Émile Faguet, Claude Malleville fut « tout simplement un bon ouvrier en vers. » Outre ses sonnets imités de l'italien dont il a été question plus haut (et dont il reprend certains thèmes dans des Stances), on vante son élégie sur la mort de la princesse de Conty, amante et peut-être secrètement épouse de Bassompierre, sa paraphrase du Psaume XXX Exaltabo Te Domine et une priapée héroïque sur le célèbre Éthiopien Zaga-Christ, qui, au jugement de plusieurs critiques, est son chef-d'ouvre. Étude : Raymond Ortoli, introduction à l'édition des Ouvres poétiques, p. XI-LXXV. |
Claude Malleville (1596 - 1647) |
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Portrait de Claude Malleville | |||||||||