Claude Michel Cluny |
On avance le long de strates analogues aux fibres du bois, butant, maladroits, sur des nids, des noeuds, des failles. La terre suppure une espèce de sève où ce qui s'aventure s'englue et se fait digérer vivant. Le ciel a des couleurs violentes, fiel, fièvre pourpre. Les fleuves n'existent pas. On ne voit que des lacs, qui disparaissent le soir, aspirés dans leur entonnoir, et que l'aube un peu hâve recrache comme des glaires au fond d'un pot. Drôles de lacs! On ne voudrait pas y tenter la brasse. Drôle de monde. D'entre les fibres du sol, un peu partout, surgissent des psoques, des gamases, énormes, étourdiment, et qui laissent, sur leur passage, des salissures de pensées envieuses. |
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Claude Michel Cluny (1930 - ?) |
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Portrait de Claude Michel Cluny | |||||||||