Claude Michel Cluny |
Tel l'amandier qui mesure et médite le lent mûrissement de la mémoire (tout poète abrite l'âme d'un arbre) l'avancée de la noire amertume l'élan repris aux passions provisoires - ta force de refus ô terre antique ! -le cour à l'écoute du chant que prête le temps à l'homme en quête d'origines: tel je vous imagine - vous - pur guetteur de notre périssable éternité. Collines ocres et haute solitude à peine altière où composer sceller comme le peintre appose le visage des donateurs douleur et plénitude - humer l'offrande douce des servantes riant d'herber les draps - odeur des simples autrefois - enfant né aux vieilles rives - fenêtre ouverte sur les perspectives du passé d'où renaissent - ombre et lumière à la fois - verbe et silence - l'autre et soi. Veilleur et rassembleur de nos fragments perdus dispersés usés par le fleuve détruits par les guerres - et ne s'en émeuvent guère les Dieux ! - sous des cieux aux segments portés par d'étincelantes ténèbres selon la lente exaltation des astres L'âme des choses à votre voix se lève sur l'aire de l'âge et de nos désastres - flamme pure dans la nuit de FErôbe - et nous parle au cour du chaos choral. |
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Claude Michel Cluny (1930 - ?) |
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Portrait de Claude Michel Cluny | |||||||||