Claude Roy |
Quand tu me serres contre toi ange évasif aux pas légers changeant ton chaud contre mon froid de pesanteur si soulagé quand tu respires contre moi tressant ton souffle avec le mien quand tu m'emportes par le toit soudain si libre de mes liens dès que tu m'as fermé les yeux de tes deux mains de velours noir je vais pieds nus sous d'autres cieux. Mon cour retrouve un autre soir où je cherche une enfant perdue qui pleurait à cause de moi un jeudi soir dans l'avenue répétant mon nom à mi-voix Jeudi soir en tablier noir c'étaient les mêmes cheveux blonds mêmes joues et mêmes yeux noirs dis-moi quel goût tes larmes ont dis-moi le sel du plus d'espoir Je reviendrai je reviendrai Je serai mort Tu m'aimeras A la lisière des forêts un jeudi soir tu me verras Je serai mort Je te dirai ne pleure plus prends mon mouchoir ah que tes larmes sont salées surtout n'aie pas peur dans le noir puisque je suis là pour t'aimer jusqu'à la fin de la nuit noire et de la vie et du passé jusqu'à la fin de cette histoire si banale et si effacée jusqu'à la fin de notre amour de notre amour au cour battant jeudi soir comme un autre jour au fin fond d'un très ancien temps J'essuie tes yeux de mon mouchoir tu sanglotais sous mes baisers près de l'école un jeudi soir Et je ne suis pas consolé. |
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Claude Roy (1915 - ?) |
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Portrait de Claude Roy | |||||||||