Claude Roy |
Le vent court à brise abattue il court il court à perdre haleine Pauvre vent perdu et jamais au but où cours-tu si vite à travers la plaine Où je cours si vite où je cours si vite Le vent en bégaye d'émotion et d'indignation Se donner tant de mal et de gymnastique et qu'on vous pose après de pareilles questions A quoi bon souffler si fort et si bête et puis s'en aller sans rien emporter Quelle vie de chien qui toujours halète qui tire sa langue de chien fatigué Jusqu'au bout du monde il faut que tu ailles poussant ton charroi de vent qui rabâche Vente vent têtu de sac et de paille Déjà autre part j'ai entendu ça Je ne veux plus être vent dit le vent qui boude Je change de peau je change de pas Je me fais flûtiau route ou pierre qui roule Mais il dit tout ça sans conviction aucune Il sait qu'il faut bien en passer par là venter quand on est vent luner quand on est lune et quand on n'est qu'un homme nommer ce qui est là Le vent la pluie le froid le chaud la solitude la belle vie qui prend de mauvaises habitudes. |
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Claude Roy (1915 - ?) |
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Portrait de Claude Roy | |||||||||