Claude Roy |
Patte de chat tout doucement le jour se souvient d'être nuit Un peu d'obscur un peu de vent les étoiles et ce qui s'ensuit viennent sur la pointe des pieds ils s'avancent de toute part dans le ciel et ses escaliers et la nuit s'installe au hasard sur l'île et la plage et la mer dès que les oiseaux qui s'enfuient laissent la place aux messagers qui annonceront minuit Puis les lézards vont se coucher passant le mot aux vers luisants Trente cri-cris dans les rochers lamentent le soleil couchant La mer chante à bouche fermée l'épaisse nuit de ses poissons l'obscurité de ses forêts et de ses plaines sans moissons Je suis la Nuit dit l'arrivant en débarquant sur le rivage Ses pieds s'enfoncent dans le sable dans les étoiles son visage et ses mains ourdissent des fables de fraîcheur et d'obscurité qui nous entourent tous les deux Mais sur le sable auprès de moi ton corps désaltéré de jour ta peau crissante comme soie luit doucement parmi l'obscur Un peu de soleil prisonnier s'évapore en secret de toi et quand je caresse tes seins tout ce qui reste du soleil glisse doucement dans mes mains tout ce qui reste du soleil tout ce qui sera le matin. |
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Claude Roy (1915 - ?) |
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Portrait de Claude Roy | |||||||||